Depuis le printemps 2014, 120 cas de bilharziose ont été diagnostiqués en Corse, tous chez des personnes qui se sont baignées dans une zone particulière de la rivière Cavu. Cette situation endémique d’un parasite sévissant dans des régions tropicales intriguait les chercheurs qui viennent de découvrir l’origine de ce parasite désormais présent en Corse.
L'analyse génétique du parasite a permis d'identifier son origine sénégalaise.
Selon un article publié dans Le Figaro le 17 mai 2016, le premier cas de
bilharziose en Corse a été confirmé au printemps 2014 chez une personne qui s’était baignée dans la rivière Cavu pendant l’été 2013. Depuis, 120 cas ont été recensés. Rappelons que la bilharziose est une maladie tropicale qui touche quelques 200 millions de personnes dans le monde et qu’il existe des formes de la maladie touchant l’intestin, le rectum ou la vessie. En l’occurrence, le schisostome, ver parasite responsable de la maladie traverse la peau au contact de l’eau contaminé, passe dans le sang puis, les vers devenus adultes vivent dans les gros vaisseaux veineux et pondent des oeufs qui traversent différents organes avant d’être excrétés dans les selles ou les urines. Cette migration provoque la plupart des symptômes de la maladie.Contamination par une personne portant le parasite d’origine sénégalaiseLe Figaro rapporte que, dans un article qui vient d’être publié dans la revue
The Lancet Infectious Diseases , Jérôme Boissier, biologiste et maître de conférences à l’Université de Perpignan affirme que d’après les analyses génétiques, le parasite est d’origine sénégalaise, et d’ajouter : “Nous n’avons pas identifié le patient source. En revanche, nous pouvons affirmer qu’il a bien été diffusé par une personne infectée ayant uriné dans l’eau, tous les malades déclarés s’étant par ailleurs baignés dans une zone particulière du Cavu, une rivière de Corse du Sud très prisée par les touristes“. De son côté, le Pr Guillaume Mitta, directeur du laboratoire catalan déclare que “le parasite a ensuite fait en milieu aqueux la rencontre de mollusques d’eau douce, les bulins, qui sont nécessaires à sa multiplication et à son développement“.Survivre à l’hiver corseEn attendant, deux cas supplémentaires ont été déclarés en 2015 et le Pr Jérôme Boissier souligne : “il faut notamment des conditions bien particulières de chaleur et de faible débit de la rivière pour que les conditions de l’infection soient réunies. L’an dernier, les deux infections relevées concernent des personnes s’étant baignées le même jour au même endroit“. Selon le Figaro, l’équipe de chercheurs de Perpignan souhaite maintenant savoir si le parasite est réintroduit chaque été par un porteur urinant dans l’eau ou s’il est maintenant capable de survivre à l’hiver Corse.