Un article publié par l’INSERM le 31 mai 2016, rapporte qu’avec analyses du rythme respiratoire nocturne à l’appui, une équipe scientifique prouve que le baclofène peut provoquer des apnées du sommeil sévères. Une information à prendre au sérieux car ce relaxant musculaire est de plus en plus prescrit pour la prise en charge de la dépendance à l’alcool.
Une étude montre que le baclofène expose au risque d'apnées du sommeil sévères.
Le
baclofène bénéficie d’une recommandation temporaire d’utilisation dans la prise en charge de la
dépendance à l’alcool. Il est d’ailleurs de plus en plus prescrit car à des doses importantes, il s’avère utile dans cette indication.
Rappelons que déjà en août 2013 , l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), rapportait 405 effets indésirables en 2012, soit 163 de plus qu’en 2011. Dans le même temps, le nombre de comprimés de baclofène vendus avait progressé de 52 %.Une étude sur quatre hommes sous baclofèneSelon l’article de l’INSERM, pour la première fois, une étude conduite sur 4 cas à Angers et à Grenoble montre “qu’il existe bien un lien entre baclofène et
apnée sévère du sommeil. Dans la pratique, les chercheurs ont suivi quatre hommes qui prenaient jusqu’à 190 mg par jour de baclofène pour traiter leur dépendance à l’alcool“. Les quatre patients étudiés avaient des symptômes évoquant une apnée sévère du sommeil : suffocation nocturne, ronflements, somnolence diurne…”Pour en avoir le cœur net, les médecins leur ont fait passer des tests spécifiques, en particulier une polysomnographie. Cet examen consiste à enregistrer plusieurs variables physiologiques grâce à des électrodes placées sur le corps du patient endormi : rythmes respiratoire et cardiaque, électroencéphalogramme, électromyogramme des muscles des bras ou des jambes…“, précise l’INSERM.Le baclofène est bel et bien responsable des apnées du sommeilLes tests pratiqués montrent que “ces quatre hommes souffraient bien sans conteste d’une apnée sévère du sommeil, avec jusqu’à 100 interruptions respiratoires et 40 micro-éveils par heure !, précise Fréderic Gagnadoux, professeur de pneumologie au CHU d’Angers, co-auteur de l’étude. Et plus précisément d’une forme d’apnée du sommeil dite centrale, dans laquelle c’est le cerveau qui provoque ces arrêts respiratoires nocturnes fréquents.”Le Pr Gagnadoux précise en outre que aucun des quatre patients ne présentait aucun facteur de risque d’apnée du sommeil (maladie cardiaque, utilisation d’opioïdes, taux altérés de CO2…) et que “la confirmation définitive est venue quand l’un d’entre eux a stoppé son traitement au baclofène qu’il jugeait inefficace. Résultat : son apnée du sommeil a complètement disparu !“.Pour l’heure, les auteurs de cette étude demandent aux médecins d’accroître la vigilance des patients sous baclofène mais que, s’il s’avère efficace contre la dépendance à l’alcool chez un patient qui déclenche une apnée centrale du sommeil, il ne faut pas l’arrêter. En revanche, “il faudra traiter au plus vite son apnée nocturne“, soulignent les auteurs.Click Here: los jaguares argentina