Risque nucléaire : des comprimés d'iode distribués début 2016 près des centrales

Une nouvelle campagne de distribution préventive de comprimés d’iode pour les populations habitant près d’une centrale nucléaire sera lancée à partir de janvier 2016, a annoncé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

En cas d'accident nucléaire, l'ingestion d'iode stable (iodure de potassium) est un moyen de protéger la thyroïde contre les effets de l'iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l'environnement et qui est susceptible d'entraîner des cancers.

Pourquoi prendre des comprimés d’iode ?En cas d’accident nucléaire, l’ingestion d’

iode stable (iodure de potassium) est un moyen “simple et efficace“ de protéger la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l’environnement et qui est susceptible d’entraîner des

cancers, souligne l’ASN.Remplacer les comprimés distribués en 2009
Il ne s’agira pas seulement d’une campagne de distribution d’iode, mais aussi d’une campagne d’information sur le risque nucléaire“, a déclaré Alain Delmestre, directeur général adjoint de l’ASN. C’est la cinquième campagne de ce type en France depuis 1997. La dernière a eu lieu en 2009. Les comprimés d’iode ayant une durée de validité de sept ans, il est temps de les remplacer.
L’ASN rappelle que les comprimés reçus en 2009 doivent être gardés jusqu’au retrait des nouveaux comprimés distribués en 2016. Une fois les nouveaux reçus, les personnes doivent restituer les anciens datant de 2009 à leur pharmacien.400 000 foyers concernésLa campagne de distribution va concerner les personnes et les collectivités (écoles, entreprises, administrations etc.) situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 sites nucléaires d’EDF.Cela représente environ 400 000 foyers et 2 000 établissements recevant du public, répartis sur 500 communes.Au-delà de ce rayon, il existe des stocks départementaux de pastilles d’iode qui pourraient être acheminés aux populations en cas de besoin, rappelle M. Delmestre, chargé du comité de pilotage de la campagne.“Un accident nucléaire est possible en France“Près de cinq ans après la

catastrophe de Fukushima, “on sait qu’un accident nucléaire est possible en France, même si ce n’est pas quelque chose de probable, loin de là“, prévient M. Delmestre.“Ce que l’on souhaite, c’est pouvoir faire progresser la conscience du risque dans l’opinion publique, en tout cas pour les populations qui vivent à côté des centrales nucléaires. Il y a des choses à faire, il y a des choses à connaître et il y a des principes à mettre en place“, ajoute-t-il.Une fois la campagne d’information lancée, les populations vont recevoir un courrier les invitant à venir retirer en pharmacie des boîtes de comprimés d’iode.Dans le cas où les personnes ne se déplaceraient pas, les comprimés leur seront finalement envoyés par la Poste quelques mois plus tard.Sensibiliser l’opinion publique sur le risque nucléaireDes réunions d’information seront organisées par les pouvoirs publics en relation avec les commissions locales d’information (CLI) et les maires pour permettre des échanges avec la population.La campagne est organisée par l’ASN en collaboration avec les différents acteurs concernés : les pouvoirs publics, notamment les ministères de l’Intérieur et de la Santé, l’opérateur EDF, les maires et élus locaux, des représentants des pharmaciens et des médecins, ainsi que les CLI.Les frais de la campagne sont à la charge d’EDF.A quel moment prendre les comprimés d’iode ?Le comprimé d’iode doit être pris en cas d’accident nucléaire et uniquement lorsque le préfet en donne la consigne. “L’efficacité individuelle de l’iode stable est maximale en quelques minutes. On retient, pour une population soumise à un rejet, que l’efficacité est optimale si la prise est réalisée dans les 2 heures avant le début des rejets d’iode radioactif ; elle est de 50 % si la prise est réalisée 6 heures après le début des rejets“, précise l’ASN.AFP/RelaxnewsSource :

Les comprimés d’iode stable – Questions/Réponses, Autorité de sûreté nucléaire (ASN).