R. Kelly accusé de pédophilie : Lady Gaga, qui l’a autrefois défendu, réagit

Son silence était assourdissant, dérangeant. Comment Lady Gaga, porte-parole autoproclamée des victimes de viol et d’agressions sexuelles (elle s’est elle-même exprimée sur son propre traumatisme vécu à l’âge de 19 ans), personnalité réputée pour dénoncer frontalement les abus à l’ère du mouvement #MeToo, pouvait-elle rester aussi silencieuse au sujet des accusations de viol, d’agression sexuelle et de pédophilie portées contre R. Kelly ?

La chanteuse de 32 ans connaît très bien le chanteur de 52 ans pour l’avoir côtoyé quelque temps. En 2013, ils avaient ainsi collaboré sur le titre Do What U Want, ode étrange d’une jeune femme suppliant un homme de faire “ce qu’il veut” de son corps. Lady Gaga et R. Kelly avaient à l’époque interprété cette chanson légèrement déconcertante sur plusieurs plateaux, comme dans l’émission Saturday Night Live ou à la cérémonie des American Music Awards.

J’ai créé cette chanson à un moment sombre de ma vie

Jeudi 10 janvier 2019, soit quatre jours après son apparition remarquée aux Golden Globes (où elle a raflé une statuette pour son titre Shallow, meilleure chanson extraite de son film A star is born), Lady Gaga a finalement brisé le silence. A-t-elle eu vraiment le choix face au risque d’un tollé qui aurait pu entacher son image ? Une chose est sûre, si elle a au départ bel et bien refusé d’intervenir dans le documentaire (comme d’autres artistes ayant collaboré avec R. Kelly), elle émet aujourd’hui des regrets sur son jugement. Condamnant fermement son ancien ami, elle se dit solidaire des victimes.

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Je soutiens toutes les personnes qui ont été victimes d’agression sexuelle“, a-t-elle légendé au-dessus d’une note plus détaillée. Lady Gaga y évoque le titre Do What U Want. “J’ai créé la chanson et la vidéo à un moment sombre de ma vie. Mon intention était de créer quelque chose d’extrêmement provocateur parce que j’étais en colère et que je n’avais toujours pas traité le traumatisme survenu dans ma propre vie. Si je pouvais revenir en arrière et parler avec ma jeune personne, je lui dirais de suivre la thérapie que je suis depuis lors, afin que je puisse comprendre l’état confus post-traumatique dans lequel je me trouvais. Ou si la thérapie n’était pas accessible pour moi ou pour toute personne dans ma situation, demander de l’aide et parler aussi ouvertement et honnêtement que possible de ce que nous avons vécu. Je ne peux pas revenir en arrière, mais je peux continuer à soutenir les femmes, les hommes et les personnes de toutes identités sexuelles et de toutes races, victimes d’agressions sexuelles. J’ai l’intention de supprimer cette chanson de iTunes et des autres plateformes de diffusion en continu et je ne travaillerai plus avec lui. Je suis désolée, à la fois pour mon mauvais jugement lorsque j’étais jeune et pour ne pas avoir parlé plus tôt. Je vous aime“, a-t-elle écrit.

Des mots qui, à n’en point douter, réconforteront toutes les victimes supposées. Pour rappel, John Legend, Chance the Rapper, Tank, Ne-Yo, Jada Pinkett Smith, Wendy Williams, Keke Palmer et Sparkle ont tous réagi pour dénoncer R. Kelly, réclamant justice pour ses victimes. Le chanteur aurait toujours sous sa coupe plusieurs jeunes femmes qu’il considère comme ses esclaves sexuelles.