Bien voir pour bien entendre

Nul doute que l’ouïe et la vision partage des liens étroits : en milieu bruyant par exemple, l’audition s’appuie sur les informations des mouvements des lèvres afin de compléter et corriger ce qu’elle peut avoir mal entendu. Cette lecture labiale constitue un appui capital pour les personnes sourdes. Aujourd’hui, l’implantation cochléaire permet de sortir du monde du silence des personnes souffrant d’une surdité même profonde. Mais jusqu’alors, on en savait peu sur les mécanismes perceptifs et neuronaux à l’oeuvre lors de cette récupération.
Une équipe de chercheurs toulousains ont voulu mieux comprendre l’importance respective de l’information visuelle et de l’information auditive chez les patients implantés. Menée sur cent patients quelquefois implantés depuis 10 ans, cette étude a permis de déterminer que :
– La compréhension de la parole dans le cadre d’une stimulation acoustique augmente rapidement durant les premiers mois, pour atteindre des niveaux stables et supérieurs à 80 % après une année de stimulation. Ce qui prouve la réussite de l’implant pour retrouver l’intelligibilité de la parole ;
– Les performances des porteurs d’implants en lecture labiale restent remarquablement élevées : 35 % contre 9 % pour les « normo-entendants ». Ainsi, les personnes sourdes compensent bien leur déficit auditif par l’acquisition d’aptitudes visuelles sur-développées. Une capacité qu’ils conservent plusieurs années après la pose de l’implant, et ce malgré une forte récupération des fonctions auditives.
De plus, la combinaison entre récupération auditive liée à l’implant et compensation par lecture labiale permet aux sujets implantés d’atteindre des scores de compréhension de la parole quasi-parfaits, meilleurs que ceux des personnes « normo-entendantes » en pareille situation.
Durant la première année suivant l’implantation cochléaire, un développement cérébral particulier de leur capacité à intégrer la parole audiovisuelle se produit, grâce auquel ils compensent en partie la déperdition d’informations sonores. Des conclusions qui pourraient suggérer la possibilité d’une rééducation orthophonique plus rapide pour les patients en renforçant les interactions audiovisuelles et sonores.Sources : Communiqué du CNRS du 2 avril 2007 et PNAS. 2 avril 2007.Click Here: cheap nrl jerseys