Aux États-Unis, l’agence américaine des médicaments (équivalent de l’ANSM en France), la FDA vient finalement d’autoriser la commercialisation d’un nouveau médicament anti-obésité, le Belviq ®(hydrochloride lorcaserine), après un rejet initial en 2010. Ce médicament, d’une efficacité modérée et dont la sécurité, a priori satisfaisante, devra être vérifiée sur le long terme, sera prescrit en complément d’un régime hypocalorique équilibré et de la pratique régulière d’activité physique. Si Alli® agit sur l’absorption des graisses au niveau intestinal, Belviq ®, lui, agit directement sur le cerveau. Le laboratoire a également fait une demande d’autorisation de mise sur le marché à l’agence européenne du médicament (EMA).
Un nouveau médicament anti-obésité vient d'être autorisé aux États-Unis.
Aux États-Unis, la prévalence de l’obésité est proprement alarmante :
d’après les derniers chiffres disponibles, plus d’un tiers des Américains est obèse (35,7%). Au pays de l’Oncle Sam, la lutte contre l’
obésité est une vraie question de santé publique. “L’obésité menace le bien-être des patients et constitue une inquiétude majeure de santé publique“, a déclaré le Dr Janet Woodcock, directrice du Centre d’évaluation des médicaments à la FDA. “L’approbation de ce traitement, utilisé de façon responsable et combiné à un régime alimentaire et à un mode de vie sains, offre une option de traitement aux Américains qui sont obèses ou en surpoids et souffrent d’au moins une pathologie liée à leur excès poids“, ajoute-elle. En France, cela ne concerne “que“ 14,5 % de la population pour le moment.Un médicament de type anorexigène
Développé par les laboratoires suisses Arena Pharmaceuticals, Belviq ® s’adresse à deux catégories de patients : ceux dont l’
indice de masse corporelle(IMC) est supérieur à 30 ou ceux dont l’IMC est supérieur à 27 et qui souffrent d’au moins une maladie liée à l’obésité (
hypertension artérielle,
diabète de type 2 ou
hypercholestérolémie).
Au niveau du mode d’action, Belviq ® agit directement sur le cerveau : le lorcaserine va aller stimuler, spécifiquement selon le laboratoire, les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2C et donc la production de sérotonine. Ce neuromédiateur est non seulement impliqué dans la régulation de la prise alimentaire mais il module également l’agressivité, le comportement sexuel et favorise l’apprentissage et la résistance au stress.
Ainsi, l’activation de ces récepteurs va se traduire par une prise alimentaire réduite et une sensation de satiété plus rapide (on se sent “plein“ plus rapidement) : l’action est de type anorexigène.
Une perte de poids modérée, de 3 à 3,7 % en moyenne
Pour pouvoir convaincre la FDA, qui avait rejeté le dossier en 2010 (en raison d’inquiétudes suscitées par la formation de cancers du sein chez le rat), Arena Pharmaceuticals a effectué 3 essais cliniques incluant au total 8000 personnes obèses ou en surpoids, avec ou sans diabète de type 2. Ces essais ont couru sur une période allant de 52 semaines à 104. Tous les participants, qu’ils aient reçu Belviq ® ou un placebo, ont été soumis à un régime hypocalorique et du coaching physique.
D’après les résultats, les personnes ayant reçu Belviq ® ont perdu en moyenne 3 à 3,7 % de leur poids sur une année. Et 47 % des participants sans diabète de type 2 ont perdu au moins 5 % de leur poids (seulement 23 % de ceux ayant reçu le placebo y sont parvenus). Parmi les patients diabétiques, la différence est également importante : 38 % pour le groupe sous traitement contre 16 % pour le groupe placebo.A ne pas utiliser chez la femme enceinte
D’après la
notice d’utilisation fournie par le laboratoire, le traitement avec Belviq ® doit être interrompu si le patient n’a pas perdu au moins 5 % de son poids initial en 12 semaines. La durée totale du traitement préconisé est de 52 semaines, à raison de 2 comprimés de 10mg 2 fois par jour.
La FDA précise qu’un tel dosage ne devrait pas faire craindre d’effets secondaires sur les valves cardiaques, comme ce fut le cas pour des molécules similaires (fenfluramine et dexfenfluramine) qui furent retirées de la vente pour ces raisons en 1997.
Par ailleurs, le médicament est contre-indiqué chez les femmes enceintes. La FDA alerte sur de possibles effets cumulatifs avec d’autres médicaments agissant sur la sérotonine, comme les anti-dépresseurs par exemple et de possibles effets secondaires sur la mémoire et l’attention sont également notés.Sécurité : la FDA demande des études complémentairesLa FDA a demandé au laboratoire de lui fournir 6 études supplémentaires pour mieux évaluer le risque
cardiovasculaire. En effet, même si les premières études n’indiquent pas de surrisque cardiaque chez les patients qui l’ont pris, Belviq ® est de la même famille que plusieurs médicaments qui agissaient sur les mêmes récepteurs sérotoninergiques, dans leur variante 2B (5-HT2B). Ils ont été retirés du marché en raison d’un risque augmenté d’atteinte des valves cardiaques et d’hypertension artérielle pulmonaire.En France, les médicaments anti-obésité actuellement disponibles sont de deux types : soit ils agissent sur le mécanisme d’absorption des graisses (principe actif
Orlistat) ou sur la sensation de réplétion (
Pseudophage).
Belviq ® sera-t-il commercialisé en France, malgré les incertitudes sur son rapport bénéfices / risques au long cours ? “Le laboratoire a envoyé une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) à l’agence européenne du médicament (EMA), qui centralise les demandes d’AMM concernant tous les États membres, précise l’ANSM. Pour le moment, le dossier est en cours d’évaluation“.
Click Here: camiseta seleccion argentinaYamina SaïdjSource :
FDA approves Belviq to treat some overweight or obese adults ; communiqué de la FDA, 27 juin 2012