Contraception : l'ANSM recommande l'utilisation des pilules de 2e génération

Alors qu’une étude démontre que le risque de thrombose veineuse est deux fois plus élevé chez les utilisatrices de contraceptifs oraux combinés (COC) de troisième génération que chez les femmes utilisant un COC de deuxième génération, l’ANSM délivre de nouvelles recommandations aux prescripteurs afin de réduire le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.

Contraceptifs oraux combinés : l'ANSM alerte sur le risque de thrombose

Le 14 décembre,

une jeune femme a porté plainte contre le groupe pharmaceutique Bayer, qui commercialise

Méliane, une

pilule de

3ème génération. Elle accuse ce contraceptif d’être à l’origine de son accident vasculaire cérébral et du handicap engendré. Quelques jours plus tard, l’ANSM envoie une lettre aux prescripteurs (médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes), les invitant à privilégier les pilules de deuxième génération contenant du

lévonorgestrel.Privilégier les pilules de deuxième générationLes professionnels de santé concernés sont appelés à privilégier la prescription de contraceptifs oraux de deuxième génération contenant du lévonorgestrel. “Le surrisque tromboembolique veineux ne justifie pas un arrêt brutal d’un COC dit de troisième génération jusque là bien supporté chez une femmes utilisatrice depuis une longue période“, tempère l’ANSM.Les prescripteurs doivent également rechercher les facteurs de risque de thrombose en cas d’une première prescription de COC (par un interrogatoire complet sur les antécédents personnels et familiaux, le tabagisme, la tension, un bilan lipidique et un dosage de la glycémie), et informer les utilisatrices du risque de thrombose et les alerter quant aux signes cliniques évocateurs qui doivent les amener à consulter.Un suivi clinique doit être effectué pour surveiller la tolérance au contraceptif, notamment lors de la première année de traitement et en cas de changement de contraceptif.Thrombose veineuse : quels sont les risques ?
Bénéficiant d’un suivi de 15 ans, une étude danoise publiée récemment a confirmé que le risque de thrombose artérielle est augmenté chez les femmes sous COC quelle que soit la génération de la pilule utilisée, en comparaison aux femmes non utilisatrices de COC. Une thrombose artérielle reste néanmoins un évènement rare dans la population des femmes en âge de procréer en l’absence de facteur de risque. L’ANSM a ainsi rappelé les chiffres sur ce risque lié aux COC :
 Si on traduit ces informations en risque absolu, sur une année, une thrombose veineuse est attendue chez :
– 0,5 à 1 femme pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules ;
– 2 femmes pour 10 000 utilisatrices de COC à base de lévonorgestrel (2e génération) ;
– 3 à 4 femmes pour 10 000 utilisatrices de COC à base de désogestrel ou de gestodène (3e génération) ou à base de drospirénone.
 Pour comparaison, on peut rappeler que le risque de thrombose veineuse est de 6 cas pour 10 000 femmes au cours de la grossesse.Un déremboursement des pilules de troisième génération en 2013La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé mi-septembre la

fin du remboursement par la Sécurité sociale des pilules contraceptives dites de 3ème génération (

Mercilon,

Melodia,

Varnoline,

Carlin,

Méliane…). Ce déremboursement ne prendra effet qu’à compter du 30 septembre 2013. Cette décision a été prise après les conclusions rendues par la Commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) qui a estimé insuffisant le service médical rendu (SMR) de ces pilules et relevé, selon le ministère, “un risque de complications thrombo-veineuses (

phlébites), deux fois plus élevé que chez les femmes sous pilules de 2ème génération“.David BêmeSource : Contraceptifs oraux combinés (COC) et risque de thrombose veineuse : Préférer les pilules de deuxième génération contenant du lévonorgestrel – Lettre aux professionnels de santé – ANSM – 21 décembre 2012 (

accessible en ligne)Photo : ©cristi180884/Shutterstock.comClick Here: cheap Cowboys jersey