La génération Y, terme désignant les personnes “connectées“ nées entre 1978 et 1995, s’intéresse peu aux applications santé, selon une enquête menée par les étudiants du master Marketing de la Santé de l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC).
La génération Y s'intéresse peu aux applications santé.
Âgée de 18 à 35 ans, la génération Y constitue une catégorie très sollicitée et utilisée en marketing. Pourtant, peu d’études ont été conduites pour connaître ses relations avec la santé. Or de nombreuses applications, réseaux sociaux et autres outils se développent actuellement dans ce secteur pour les attirer. A visée à la fois pédagogique, de recherche et de diffusion, l’enquête menée par les étudiants de l’UPMC s’inscrit dans une série de travaux réalisés par les étudiants du Master depuis 2007 sur le thème du comportement du consommateur de santé.Une double méthodologie comparativePour mieux connaître les particularités de cette génération plus informée que ses aînés dans tous les aspects de sa consommation, l’enquête a été réalisée auprès de 700 répondants qui ont été divisés en deux groupes : la génération Y et un groupe témoin appartenant aux générations plus âgées (génération X et Baby Boomers, nés entre 1977 et 1945). La méthodologie était à la fois qualitative (150 personnes de la génération Y interrogées sur leurs connaissances, attitudes et comportements en matière de santé) et quantitative (562 personnes appartenant aux deux groupes comparatifs ayant répondu à un questionnaire sur leur expérience autour d’applications santé).Les quatre points clés des résultatsQuatre points essentiels ressortent de cette enquête :1. La santé est un sujet parmi d’autres. Si les Y s’intéressent moins à la santé que leurs aînés, ils utilisent plus l’Internet santé. Ils sont ainsi sur-informés pour un sujet qui les intéresse a priori peu. Cependant, la génération Y recherche plus d’informations d’actualité santé (36 %) que d’éléments sur des symptômes (32 %), alors que l’inverse est retrouvé chez leurs aînés (respectivement 25 % et 43 %). La recherche se fait d’ailleurs, chez les plus jeunes, sans aucun lien avec une consultation, contrairement aux personnes plus âgées. Ainsi, la santé pour les Y est un sujet d’actualité comme un autre, sans connexion avec un parcours patient, contrairement aux générations plus âgées qui ne peuvent dissocier santé et maladie. Cependant, les adeptes aux forums comme ceux de Doctissimo sont nombreux.2. Il existe une défiance envers les professionnels de santé. Auto-définie comme matérialiste, la génération Y a moins confiance envers les professionnels de santé (médecins et pharmaciens). Ainsi, pour les jeunes, un pharmacien est un commerçant, contrairement à ce que pense la génération X, qui voit en ce professionnel de santé un conseiller. La génération Y consulte d’ailleurs beaucoup moins le médecin, notamment par manque de temps, de confiance ou encore faute de moyens.3. Une relation plus paradoxale au médicament et au fait de se soigner. Bien qu’ils consomment deux fois moins de boîtes de médicaments et connaissent plus de marques que leurs aînés, les membres de la génération Y consultent moins et consomment moins de médicaments du fait de leur jeunesse et du manque de temps pour se soigner. Le recours à l’automédication est important dans les deux groupes, mais les membres de la génération Y s’automédiquent “en attendant que ça passe“. Ils sont par ailleurs moins observants, comparativement à leurs aînés. Ils reconnaissent d’ailleurs moins l’intérêt des mutuelles (89 % versus 99 %).4. Les applications santé peu utilisées, un besoin d’éducation et une vision très semblable pour l’avenir de la santé entre les deux groupes. Les membres de la génération Y utilisent très peu les applications santé (11 % vs 8 % pour leurs aînés), qu’ils jugent d’ailleurs pas forcément utiles ou crédibles. Cependant, la gratuité et le côté “fun“ sont importants pour la décision de télécharger/utiliser une application. En revanche, les deux groupes expriment un besoin fort d’éducation pour la santé et pour les campagnes de dépistage. Les Y souhaitent d’ailleurs plus de financement pour le sport alors que les X sont favorables à plus d’implications individuelles dans les dépenses de santé. Enfin, un besoin fort d’individualisation et de personnalisation de la relation avec les professionnels de santé est exprimé par la génération Y.Pour les auteurs, la génération Y “se sent assez informée pour ne pas entretenir de relation avec les professionnels de santé autre que pragmatiques, et le sujet santé est dissocié de la maladie“. Et de se demander : Qu’en sera-t-il dans le futur, quand cette génération vieillira et sera confrontée à la maladie ?Comment parler de santé à la génération Y ?En attendant, et au vu de ces résultats, les auteurs préconisent des choses à faire et à ne pas faire pour parler de santé à la génération Y.– A faire : avoir une communication connectée ; personnaliser les relations avec les professionnels ; positiver la santé et la prévention (sport, “fun“) ; considérer l’interlocuteur comme un expert ; l’impliquer.– A ne pas faire : multiplier les “gadgets santé“ (applications, réseaux sociaux fictifs, RDV en ligne…) ; être paternaliste ; faire peur.Jesus CardenasSource : Conférence de presse du 14 mai 2013 organisée par l’UPMC et le GERMS (Groupe d’étude et de recherche sur le marketing santé).Click Here: los jaguares argentina