Sexe et pouvoir: les secrets d’alcôves de nos dirigeants

Depuis la nuit des temps, séduction tous azimuts et moeurs libérées accompagnent la volonté de puissance des leaders politiques. L’historien Dimitri Casali et Sandrine Gallotta reviennent, dans leur passionnant livre Sexe et pouvoir (Editions La Martinière), sur les ressorts de l’intimité des grands de ce monde. De César à DSK.

Sexe et pouvoir. Un diptyque vieux comme le monde. Des orgies romaines de Tibère aux soirées «bunga-bunga» de Berlusconi. «Accéder aux plus hautes fonctions nécessite un appétit qui correspond à certains ressorts qui entrent aussi en jeu dans la libido», décrypte Sandrine Gallotta, co-auteure de Sexe et pouvoir (Editions de La Martinière). Elle y révèle avec l’historien Dimitri Casali les secrets d’alcôves de César… à DSK! Et on retrouve chez les grands de ce monde, depuis l’Antiquité, les mêmes constantes. «Ce sont souvent de grands prédateurs, assure Dimitri Casali. Ils sont dans un jeu de séduction permanent, alors que le pouvoir agit sur eux comme un aphrodisiaque. Ainsi Napoléon s’intéressait-il peu aux femmes au début de sa carrière, mais avait soixante-dix maîtresses à la fin de sa vie!»

Pour accroître leurs performances, les grands dirigeants n’ont d’ailleurs jamais hésité à se «doper», absorbant toutes sortes d’élixirs. Louis XIV prenait ainsi de la poudre de cantharide (ou mouche espagnole) et faisait l’amour jusqu’à trois fois par jour jusqu’à l’âge de quarante-six ans. Pour lutter contre son impuissance, Mao Zedong – qui considérait que l’on puise sa longévité dans sa sexualité – se faisait, lui, prescrire des injections de poudre de bois de cerfs et de la vitamine H3, à base de novocaïne. Alors que, dans la pure tradition des empereurs de Chine, ses ouailles recrutaient pour ses parties fines des jeunes femmes de dix-huit à vingt-deux ans, filles de paysans pauvres, orphelines ou mendiantes, vierges pour la plupart. Des concubines qui le vénéraient comme un demi-dieu et se disaient flattées d’attraper des maladies vénériennes, pourvu que celles-ci leurs soient transmises par le Grand Timonier.

Un roi se devant d’être puissant dans tous les sens du terme, François 1er encourageait les chansonniers à narrer ses prouesses. Henry IV, le «Vert-Galant», qui confiait à l’une de ses maîtresses, évoquant son pénis, que très longtemps il avait «cru que c’était un os», ou Louis XIV et ses innombrables courtisanes mettaient aussi en avant leurs exploits sexuels, synonymes de force, imposant respect par la même, pensaient-ils, à leur peuple. Le Roi-Soleil – trois cents maîtresses et dix-sept enfants – se servait ainsi de Mme de Montespan, sa favorite, «comme d’une beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs du monde», écrivait Mme de Sévigné. A la fin du XIXe siècle les hommes politiques, dirigeants européens et têtes couronnées aiment venir s’encanailler au Chabanais, la célèbre maison clause parisienne. Etape incontournable pour les dignitaires étrangers, elle apparaît même sur les programmes des visites officielles sous la mention «Visite au président du Sénat».

Lorsque la rumeur se répand, par contre, sur les dérives supposées des grands de ce monde, les ravages sont considérables. «Cela peut paraître fou, mais les caricatures de Marie-Antoinette en obsédée sexuelle, dont on raillait la “fureur utérine”, et les rumeurs autour de l’impuissance de Louis XVI ont été l’un des facteurs déclencheurs de la Révolution française», estime Dimitri Casali. «Qui est incapable de garder sa femme est incapable de gouverner la France.» Une sentence qui sera, quelques siècles plus tard, reprise par… un certain Dominique de Villepin à propos d’un Nicolas Sarkozy que son épouse Cécilia venait de quitter.

Vie privée et vie publique sont bien souvent des sphères poreuses… «Le fait que les femmes aient toujours été un mystère pour Napoléon a eu des conséquences sur la rédaction de certains articles du code civil, raconte encore l’historien. La misogynie imprègne ainsi l’article 213 de ce texte : “Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari”.» On pardonne généralement aux dirigeants d’avoir «couché pour réussir». Ce fut le cas de Cléopâtre, bien sûr, mais aussi de Jules César qui n’a pas hésité à mettre dans son lit femmes… et hommes pour assurer son ascension politique.Pour John Fitzgerald Kennedy aussi, qui a eu pour maîtresse l’amante d’un patron de la mafia à l’origine du financement de sa première campagne.

Mais leurs administrés leur pardonnent moins de se détourner des affaires publiques pour assouvir leurs passions. Louis XV, adoré au début de son règne, fut honni lorsque le peuple découvrit qu’il délaissait les affaires du royaume pour compter fleurette à de jeunes jouvencelles. Dans la foulée des révélations sur l’accident de la route survenu au petit matin au président Valéry Giscard d’Estaing, au volant d’une Ferrari avec une camionnette de laitier, le journal Le Monde s’interrogeait aussitôt sur la bonne gouvernance d’un pays dirigé par un amateur de turpitudes nocturnes. Les services secrets américains ont aussi vu d’un très mauvais œil, quelques années auparavant, les frasques de JFK, qui en faisaient une cible facile. En pleine guerre froide, l’une des maîtresses du chef de l’Etat américain, Ellen Rometsch, s’est ainsi avérée être une espionne est-allemande.

Valéry Giscard D’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac… la fascination des présidents de la Ve République pour la gent féminine n’a jamais été un mystère pour les Français. «Les citoyens ne jugent pas la sexualité de leurs dirigeants, tant qu’ils restent dans les limites de la légalité, constate d’ailleurs Sandrine Gallotta. On le voit avec l’affaire DSK. Précédemment, lors du «Monicagate», les Américains ont plus reproché à Bill Clinton son parjure que le fait d’avoir «taché» la robe d’une stagiaire de la Maison-Blanche!» «Ce que condamnent les gens, c’est le sentiment de domination et d’impunité qui accompagnent les comportements de certains hommes politiques», juge pour sa part Dimitri Casali. Dans ses Mémoires pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV énonçait une règle d’or que certains dirigeants devraient méditer : «C’est qu’en abandonnant notre cœur, nous demeurions toujours maître de notre esprit.» Ainsi soit-il.

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