Hépatites : mieux accompagner le malade

Le 15 mars 2007 se tenaient à Paris les Premières Assises de lutte contre les hépatites. De nombreux spécialistes réunis pour l’occasion ont pu échanger sur la prévention, le dépistage et la prise en charge de ces maladies encore taboues. Souvent silencieuses, ces infections sont responsables des cirrhoses et de cancers du foie.

On estime à 370 000 le nombre de personnes ayant une sérologie positive à l’hépatite C et à 280 000 ceux ayant une sérologie positive pour l’hépatite B. Mais seule la moitié des patients connaissent leur statut. Les populations qui vivent dans la précarité ont par ailleurs trois fois plus de risque d’être infectés par l’un de ces deux virus.
Mieux dépister…
Les hépatites B et C sont responsables à terme de nombreux cas de cancer du foie et de cirrhoses, c’est pourquoi il est fondamental de les dépister au plus tôt pour pouvoir les traiter avec les meilleures chances de guérison. Si le dépistage des hépatites est si difficile, c’est principalement parce que ces maladies ne sont pas connues du grand public. Un patient inquiet viendra spontanément parler de cholestérol ou de diabète à son médecin traitant, mais qui demande à se faire dépister pour les hépatites ? La solution passe donc par une meilleure information.
Les associations de patients se font porteurs d’un message toujours renouvelé : la communication est fondamentale dans la prise en charge du patient. Pour Danièle Desclerc-Dulac, vice-présidente de la fédération SOS hépatite, “il faut trouver les moyens pour que ceux qui se sentent protégés aillent tout de même se faire dépister et que ceux qui n’ont pas la possibilité matérielle d’y aller puissent néanmoins être détectés et pris en charge“.
… pour mieux prendre en charge les patients
On guérit 6 personnes sur 10 de l’hépatite C. Ces progrès reposent principalement sur l’arrivée de nouveaux traitements, l’éducation thérapeutique et l’implication de tous les intervenants médicaux. Tout commence à l’annonce du diagnostic et dès cet instant, l’idéal est de communiquer : avec le patient, avec les autres soignants, son médecin traitant, les psychologues, les infirmières, le pharmacien… Nul ne doit être oublié afin de prendre réellement en charge la maladie et le patient de façon transversale.
Pour Danièle Desclerc-Dulac, il est important d’être attentif aux difficultés auxquelles sont confrontés les patients et ne pas oublier le rôle fondamental d’un psychologue ou d’un psychiatre durant la prise en charge. Car on l’oublie souvent mais les traitements de l’hépatite même s’ils ont beaucoup évolué et sont désormais plus efficaces comportent de nombreux effets secondaires et un suivi très régulier parfois difficile à supporter pour un patient qui se sent désincarné.
Et lorsque l’ont sait que les populations les plus touchées par les hépatites ont généralement des problèmes d’addiction ou d’alcool souvent corrélés à des pathologies psychiatriques, il est plus que nécessaire d’envisager de prendre en charge les hépatites de façon coordonnée afin de tendre la main à ces malades.
Anne-Aurélie Epis de FleurianSource : Quelle politique face aux nouveaux défis des hépatites ? – 1ères assises de lutte contre les hépatites 15 mars 2007 ParisClick Here: gws giants guernsey 2019